Empreintes, blanc, plis

"Trois mots, trois concepts qui forment l'épine dorsale de mon travail."

"Au départ, il y a la matière: la porcelaine. C'est une terre que j'aime beaucoup travailler car elle révèle après séchage et cuisson les traces des mouvements et des gestes portés en la façonnant."

 

Empreintes. "Souvent, je choisis un objet de la vie quotidienne que je détourne de sa fonction première et utilise pour laisser des empreintes sur les pièces que je réalise. Mes pièces portent ainsi des marques, comme des traces de vie antérieure, des instantanés d'un autre temps."

 

Blanc. "Si j'aime la porcelaine c'est aussi pour sa blancheur. C'est la teinte idéale pour laisser la part belle à la forme. Le blanc dévoile la nature même de la matière, en sublime sa quintessence. Comme si l'origine de la terre remontait à la surface de la forme. Comme si l'origine du monde remontait à la surface du temps."

 

Plis. "Avec la porcelaine, j'aime aussi travailler les plis. Quand j'observe des plis, je ressens des émotions très fortes et très profondes: des sensations de fluidité, de continuité, d'englobement, de prolongement, d'enveloppement, de douceur et d'infini... Une sorte de révélation d'un monde intérieur à la fois caché et révélé.
J'entrevois à travers les plis l'essence même de toutes les formes existantes. Comme le blanc qui, par définition, n'est pas une couleur mais la teinte obtenue en mélangeant la lumière de toutes les couleurs, le pli rassemble en lui-même toutes les déclinaisons possibles d'une forme: les ombres, les jeux de lumières, les creux, les pleins, les courbes, les interstices, les jonctions; les notions d'endroit, d'envers, de dedans, de dehors, d'intérieur, d'extérieur..."

Hélène Rivière

"Le pli est une forme de subversion contre un monde plat. Le monde n'est pas plat. Le monde est profond. Il est plein de choses cachées. Et ces choses cachées peuvent tout à coup passer dans la lumière et dans la lumière les choses révélées peuvent tout à coup passer dans l'ombre."

Caroline Chariot-Dayez